Les secours constituent un maillon vital dans la chaîne des soins. Ils interviennent sur le terrain en allant à la rencontre de la personne en détresse et en alliant rapidité et efficacité.
La géographie et la vocation touristique du Valais font que le canton possède une longue tradition dans le domaine des secours en montagne. Ces deux mêmes caractéristiques rendent complexe l’organisation des secours au niveau cantonal. La géographie du canton, mais aussi la fluctuation importante du nombre d’interventions selon la saison touristique, impliquent une organisation coordonnée et efficace.
L’objectif de ce rapport est de faire un bilan sur la situation actuelle du dispositif pré-hospitalier cantonal en place et d’évaluer son adéquation à l’évolution des besoins. Il porte essentiellement sur les données 2023.
Les résultats présentés dans le présent rapport peuvent être résumés de la manière suivante :
La décision du Conseil d’Etat du 22 juin 2022 et la mise en œuvre d’une ambulance de nuit à Gampel-Steg et le déplacement de la base d’ambulances de Münster à Fiesch a permis une amélioration des délais de réponses dans la sous-chronozone de Gampel, ainsi qu’à Fiesch. Depuis la création de la base de Gampel-Steg, les délais de réponses de Brig et de Viège la journée et de Rarogne Ouest la journée et la nuit sont respectés.
Le volume d’interventions des ambulances a continué à augmenter en 2023. Cette situation a un impact sur :
Le fonctionnement de la Centrale 144 avec des pics de sollicitation répétés qui vont nécessiter un renforcement organisationnel à court terme
Les niveaux d’interventions simultanées qui ont augmenté et pratiquement doublé en une année
Les délais de réponses affichés dans le rapport de monitorage sont influencés par les moyens surnuméraires mis en place par les services de sauvetage. C’est le cas notamment à Monthey la journée et la nuit durant toute l’année, avec une ambulance équipée et conforme pour les interventions primaires, qui effectue des transferts pour l’hôpital de Rennaz, mais est régulièrement engagée pour effectuer des interventions primaires. Sans cette ambulance surnuméraire, les délais de réponses de la chronozone de Monthey seraient plus élevé de 3 minutes la journée et de 9 minutes la nuit. Afin de maintenir des délais de réponses qui répondent aux critères qualités dans la chronozone de Monthey, cette ambulance surnuméraire doit être maintenue.
Le délai de réponse de la chronozone de Sierre est à 29 minutes la nuit pour le 90% des interventions. La raison provient d’une augmentation de l’indisponibilité de la seule ambulance de nuit. Ainsi, environ 20% des interventions effectuées en plaine et sur le Haut-Plateau sont effectués par des services hors chronozones et ceci a pour conséquence un allongement du délai de réponse.
Les délais de réponses pour les chronozones d’Entremont, de Gampel et de Fiesch, dépassent le critère qualité, mais découlent directement des longues distances à parcourir, mais pour des volumes plus faibles que les bases de plaines.
Les délais de réponses dépassent le critère qualité de quelques minutes la journée et la nuit et il est possible de réduire ce délai de réponse en réduisant le délai de départ des services de sauvetage, à savoir le délai entre l’alarme effectuée par la Centrale 144 et le départ de l’équipage. Une réduction de 2 minutes du délai de départ la journée permettrait d’atteindre le critère qualité des 20 minutes pour le 90% des interventions.
Une analyse globale doit être menée pour la prise en charge des patients victimes de traumatisme simple en haute saison touristique dans les stations de ski. L’OCVS va analyser la possibilité de mettre en place des véhicules alternatifs pour ces prises en charge.
Les résultats des délais de réponse ne prennent pas en compte les moyens miliciens engagés, tels que les médecins SMUP (Service Mobile d’Urgence de Proximité), les first responders et les advanced first responders. Ceux-ci sont parfois les premiers sur place, mais comme l’heure d’arrivée est enregistrée par la Centrale d’appel d’urgence 144 que depuis 2024, ces données ne sont actuellement pas prises en considération, mais seront disponibles dans le rapport de monitorage 2024.
Afin d’améliorer l’efficience du dispositif ambulancier et comme cela est déjà réalisé dans d’autres cantons, l’OCVS va s’attacher à étudier la pertinence de la mise en œuvre d’un dispositif dynamique [1]
Tenant compte de l’ensemble des analyses et de l’évaluation de leur résultat par rapport aux critères fixés pour l’ajustement de la planification, ce rapport de monitorage met en évidence plusieurs éléments justifiant un ajustement de la planification.
[1] Dispositif dynamique : Déplacement stratégique d’ambulance de sa base vers d’autres emplacements afin d’anticiper des engagements dans une région qu’il faut renforcer, parce qu’elle n’a plus aucun moyen disponible à engager. Cette stratégie peut être ponctuelle et éphémère dans un moment de la journée ou de la nuit ou au contraire peut être durable dans le temps lors de situations particulières, comme par exemple la rupture d’un axe de communication terrestre.
Les services d’ambulances ainsi que les SMUR touchent une subvention annuelle des pouvoirs publics (70% à charge du canton, 30% à charge des communes).
Pour les ambulances, les subventions sont calculées en fonction des moyens mis à disposition selon la planification, en tenant compte des coûts normatifs (cf. chapitre ci-dessous pour l’explication) d’une ambulance et après déduction des recettes effectivement encaissées. Ainsi, plus le niveau d’activité est élevé, plus le subventionnement est faible. Il est également tenu compte d’un facteur de pondération réduisant le subventionnement pour les bases d’ambulances dont l’activité n’atteint pas un certain niveau (cf. image ci-dessous).
Globalement, les variations des subventions entre les différentes années s’expliquent notamment par la révision des modalités de subventionnement en 2019 et 2020 et la mise en œuvre progressive de la planification de 2020 (introduction d’une nouvelle base de jour à Gampel-Steg et mise en service d’une ambulance de nuit à Sembrancher dans l’Entremont en complément à celle de jour mise en place en 2016). Un dispositif transitoire urgent a été mis en place en 2022 à Bitsch suite à l’arrêt d’exploitation de l’ambulance de piquet la nuit à Viège. Ensuite, la nouvelle planification a été mise en œuvre au 1er janvier 2023 avec l’ajout d’une ambulance de nuit à Gampel-Steg et le déplacement de la base d’ambulances de Münster à Fiesch. Finalement, le service d’ambulances de Grächen a cessé son activité le 31 mars 2023.
Concernant les bases de :
Zermatt : ce service voit chaque année augmenter son facteur d’économicité et par conséquent le montant de la subvention perçue. D’ailleurs, ce service a atteint le facteur d’économicité à 1 en 2022.
Viège : l’ajout d’une ambulance à proximité fin 2020 a eu pour effet une réduction du volume d’interventions et de recettes, mais ces dernières ont été compensées par une augmentation de la subvention.
Sion : l’augmentation importante du volume d’interventions depuis 2020 a eu pour effet, que les recettes couvrent dorénavant les dépenses du service (coûts normatifs), en conséquence, les subventions ont diminué
Subventions des pouvoirs publics aux services d’ambulances entre 2019-2023
Edité le 17.06.2024 Source : OCVS, extrait du 17.06.2024
Subventions par base
2019
2020
2021
2022
2023 acomptes
Sion
383 462
180 535
138 877
157 926
124 995
Monthey
269 785
111 469
109 799
102 638
89 476
Martigny
78 378
110 274
107 858
117 187
86 585
Sierre
78 538
112 279
111 289
101 004
87 594
Visp
165 861
380 649
286 994
286 307
367 488
Sembrancher (Entremont)
257 542
301 187
693 590
653 537
593 963
Gampel-Steg
11 829
206 900
166 509
804 478
Saas-Balen
295 695
363 328
363 187
285 317
285 105
Zermatt
466 693
571 062
631 541
531 945
722 585
Münster (Conches)
245 713
270 570
265 012
352 370
–
Fiesch
–
–
–
–
1 016 692
Bitsch
–
–
–
278 784
–
Grächen
115 000
134 530
134 136
125 128
77 368
Total subventions
2 356 667
2 547 711
3 049 183
3 158 652
4 256 329
Pour les SMUR, la subvention est forfaitaire et ne tient pas compte du nombre d’interventions.
Le subventionnement des SMUR se base sur un montant forfaitaire de CHF 450’000 par an depuis 2021, contre CHF 330’000 en 2020 et CHF 300’000 auparavant.
Le SMUR du Chablais était cofinancé par les cantons du Valais et de Vaud jusqu’à fin octobre 2019. Dès novembre 2019 le SMUR de Rennaz est à la charge entière du Canton de Vaud. Dans le cadre du dispositif transitoire les subventions du SMUR de Martigny ont été adaptées pro rata temporis.
Subventions des pouvoirs publics aux SMUR entre 2019-2023
Edité le 12.04.2024 Source : OCVS, extrait du 12.04.2024
Subventions
2019
2020
2021
2022
2023
Chablais
230 509
0
0
0
0
Martigny
250 000
330 000
450 000
450 000
450 000
Sion
300 000
330 000
450 000
450 000
450 000
Viège
300 000
330 000
450 000
450 000
450 000
Total
1080509
990000
1’350000
1’350000
1’350000
Coûts normatifs
La méthode de calcul des subventions est basée sur les coûts normatifs (englobant les frais de personnel, véhicules, locaux et frais généraux), moins les recettes effectives en tenant compte d’un facteur d’économicité (réduction de la subvention si l’activité est peu élevée). A la subvention calculée s’ajoutent ensuite les coûts normatifs complémentaires pour la formation continue, le médecin répondant, la qualité sur la base d’un forfait par intervention ou en fonction du nombre d’employés équivalent plein temps (EPT). De plus, une indemnité est versée pour l’encadrement des étudiants en fonction des semaines de stage réalisées.
Facteur d’économicité
Pour rappel, le facteur d’économicité a été introduit suite à la planification du dispositif ambulancier de 2014. Les ambulances qui n’atteignent pas le volume minimal d’interventions requis voient leur subventionnement réduit proportionnellement. Ce système a permis aux services d’ambulances qui le souhaitaient de maintenir leur ambulance dans la planification moyennant une réduction de subventionnement. Le facteur d’économicité n’entraine aucune réduction de subventions quant il est à 1, ce qui correspond à un volume d’interventions P1-P2-S1 de 365 par année par période de 12h (jour ou nuit).Pour rappel, le facteur d’économicité a été introduit suite à la planification du dispositif ambulancier de 2014.
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