L’IAS[1]a fixé comme recommandation que 90% des interventions de type P1 (vitales urgentes) soient réalisées dans un délai de moins de 15 minutes ce qui paraît réalisable dans la plupart des cantons mais qui est difficilement applicable avec un dispositif rationnel en Valais. En effet, la topographie montagneuse du canton, les distances à parcourir et les conditions météorologiques parfois difficiles, ont poussé l’OCVS à maintenir un délai de réponse à 20 minutes, ce qui correspond à l’ancienne recommandation de l’IAS en la matière. Ce point est validé au travers d’une décision du Conseil d’Etat concernant le dispositif ambulancier.
[1] IAS : interassociation du sauvetage
L’interprétation du délai de réponse ne peut pas se résumer à une lecture arithmétique des chiffres. Elle doit impérativement tenir compte des points suivants :
- De la situation médicale pour laquelle les moyens sont engagés. Effectivement, presque la seule urgence médicale ne supportant pas un délai de réponse de plus de 10 minutes est un arrêt cardio-respiratoire (ACR), puisqu’une fois ce délai dépassé, les chances de réanimation sont quasiment nulles dans 100% des cas. Par ailleurs, il est rare qu’une intervention engagée en P1 pour une pathologie autre qu’un ACR finisse en ACR.
- De l’étendue géographique du canton, qui rend quasiment impossible pour les moyens d’interventions professionnels de produire une réponse adaptée (moins de 10 minutes) à la prise en charge des ACR dans la majorité des cas.
- De la présence d’un dispositif milicien, qui représente le premier maillon de la prise en charge d’un ACR dans la majorité des cas. Le dispositif milicien est notamment présent dans les régions éloignées des plaines : il s’agit des médecins SMUP, des public responders, des first responders et des advanced responders. Ces intervenants sont formés à la prise en charge d’ACR permettant le maintien des fonctions vitales, dans l’attente de l’arrivée des secours professionnels. Ces intervenants sont mobilisés via une application permettant l’engagement par proximité en tenant compte de la géolocalisation de la victime.
Plus de 35% des patients réanimés bénéficient ainsi de ce type de prise en charge dans un délai de moins de 6 minutes. Le dispositif cœur wallis (en charge des public responders) a sauvé 42 vies sur deux ans (www.coeurwallis.ch). Ce résultat a pu être obtenu grâce au déploiement de près de 450 défibrillateurs automatiques externes (AED) et à un dispositif de près de 2400 public responders répartis sur tout le territoire cantonal.